Artiste de renommée internationale, Emeka Ogboh s’intéresse aux questions de migrations et aux liens que tissent les hommes et les femmes avec leurs lieux de vie, de mémoire ou de passage.

Il travaille différents médiums, tels que le son, la vidéo ou encore les denrées alimentaires, qui deviennent des instruments de lecture et de compréhension des villes en tant qu’espaces cosmopolites, migratoires et globalisés.

Il procède par prélèvements et agencements, brouillant volontiers les frontières entre les disciplines artistiques en même temps que les barrières mentales et géographiques, pour mieux faire apparaitre les liens sensoriels entre les différents territoires traversés, sans cesse bousculés par la puissance du présent et l’interprétation de l’histoire. Les lieux, les personnages et les panoramas surgissent comme des apparitions furtives de mémoires lointaines faisant coexister le temps suspendu de l’œuvre à la frénésie contemporaine.

Emeka Ogboh établit des liens avec les lieux grâce aux sensations de l’ouïe et du goût. À travers ses installations audio et ses œuvres gastronomiques, il explore la manière dont les souvenirs et les histoires privées, publiques et collectives sont traduits, transformés et encodés en son et en nourriture. Son et nourriture « capturent » les relations existentielles, encadrent notre compréhension du monde et fournissent un contexte dans lequel poser des questions critiques sur l’immigration, la mondialisation et le post-colonialisme.

Pour Marseille, Emeka Ogboh tisse des liens sensibles entre la métropole du sud et différents ports de l’Afrique de l’Ouest par le biais d’une relecture de relations anciennes sous le prisme de l’ici et maintenant.